octobre 3, 2025

CRISE BÉNINO-NIGÉRIENNE: Parakou, ville-carrefour, étranglée par la fermeture des frontières

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Carrefour névralgique des échanges entre le Bénin et le Niger, Parakou subit de plein fouet les conséquences des tensions politiques et de la fermeture des frontières terrestres. L’impact est brutal sur l’économie locale, entièrement dépendante du commerce de transit et du transport. Des milliers de transporteurs, commerçants et voyageurs sont les victimes collatérales de cette crise qui paralyse une partie vitale du corridor économique bénino-nigérien.

La principale conséquence est la chute drastique des activités commerciales. Pôle d’éclatement régional, Parakou est traditionnellement le point de convergence des marchandises destinées au Niger, en transit depuis le port de Cotonou. Depuis la fermeture, ce flux s’est pratiquement asséché.

Les grands marchés, à l’instar du marché Arzè, enregistrent une baisse vertigineuse de leurs transactions. Les commerçants qui alimentaient les échanges transfrontaliers voient leurs activités s’écrouler, avec des répercussions immédiates sur leurs revenus et l’emploi local.

Le secteur des transports est indéniablement le plus sinistré. Parakou est le foyer d’un grand nombre de transporteurs routiers et de compagnies de bus spécialisées dans le trafic passagers et marchandises vers le Niger.

L’Immobilisation des Flottes : Des centaines de poids lourds sont à l’arrêt, principalement ceux affectés au transport des marchandises du port de Cotonou vers Niamey et d’autres villes nigériennes. Transporteurs et chauffeurs routiers se retrouvent au chômage technique forcé, fragilisant la stabilité socio-économique des familles et des entreprises de la ville.

Le transport de passagers est également gravement désorganisé. Les compagnies de bus ont été contraintes de suspendre toutes leurs liaisons vers le Niger. Les voyageurs, forcés de recourir au système D, doivent emprunter des chemins détournés, périlleux et souvent clandestins, impliquant notamment des traversées en pirogue du fleuve Niger à Malanville. Ces itinéraires bis s’accompagnent de coûts prohibitifs imposés par des intermédiaires peu scrupuleux, rendant le voyage à la fois onéreux et dangereux.

En somme, la situation actuelle met cruellement en lumière la vulnérabilité structurelle de l’économie de Parakou face aux chocs géopolitiques régionaux. Pour les habitants et les acteurs économiques, le seul espoir réside désormais dans la reprise rapide des négociations diplomatiques entre le Bénin et le Niger.

Rebeca GOUNOU (Stg)

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