AFFAIRE GRACIAS PRUNELLE. Miguele HOUETO opine sur le verdict du tribunal.

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Pour la modique somme de 18 000 francs CFA, la petite gracia Prunelle s’est vue ôtée la vie. La nouvelle est tombée comme un coup de massue dans l’opinion nationale le 3 février 2020, à la découverte de son corps mutilé dans un bas-fond. Sous le choc, l’opinion nationale réclame justice pour la petite et sa famille, avec une exigence particulière : une sanction exemplaire. Le procureur de la République Mario Metonou qui a inculpés les présumés responsables de ce crime, a promis un jugement à la hauteur du forfait: « Gracia Prunelle était élève en classe de CE1. Gracia Prunelle n’était âgée que de 7 ans. Le parquet de Cotonou se fera le devoir d’obtenir une condamnation exemplaire des inculpés, lors de la prochaine session criminelle» disait le procureur.

Quelques semaines plus tard, la chambre criminelle lors de sa session du lundi 15 juin 2020 condamne le sieur Martial ZOGNI alias Aladji Moudjibou (charlatant), à la réclusion à perpétuité et une amende de 30 millions. Le présumé commanditaire Gratien Assongba, lui, est relaxé au bénéfice du doute. Si la sentence était attendue, cette décision donne comme un goût d’inachevé.

Il est normal que cette décision ne soit pas comprise. D’ailleurs, le procureur a promis aller en appel. Il est cependant important de savoir que si le juge en est arrivé à acquitter le présumé commanditaire, c’est sans doute parce que les éléments en sa présence, n’ont pu lui permettre d’établir un lien entre le sieur gratien et les faits. Celui qui a été reconnu coupable, a été sanctionné pour assassinat et pratique de charlatanisme. C’est une bonne chose. Mais quand on y pense, la réclusion à perpétuité et une amende de 30 millions de FCFA ne valent pas une vie. Mieux, il subsiste une interrogation. Celle de savoir si le sieur Martial est en mesure de payer les 30 millions de FCFA ?

À y voir de plus près, il nous semble que non. Autrement, il n’aurait pas commis ce forfait pour la dérisoire somme de 18 000 FCFA.

Pour ceux et celles qui espèrent que le présumé commanditaire soit aussi sanctionné, il faudra attendre l’audience en appel. Mais deux cas de figure s’annoncent. Soit, le procureur, dans ses investigations arrive à avoir de nouveaux éléments susceptibles de convaincre le juge de la culpabilité du Monsieur. Le cas échéant, le juge analysera son degré d’implication et lui infligera la sanction adéquate. Mais dans le cas contraire, le juge en appel va simplement confirmer la décision du Tribunal de Première Instance de Cotonou.

Les organisations de défense des droits Humains et les militants pour les droits Humains ont-ils suffisamment été entendus dans cette affaire ? Chacun.e appréciera à son niveau. Ce que je peux vous dire, c’est que le combat pour le respect des droits Humains, ne relève pas exclusivement de la compétence de ceux et celles dont vous parlez. C’est notre combat à tous et toutes. Les gouvernant, oui et c’est déjà heureux de noter la célérité avec laquelle, le ministère public représentant l’Etat a traité ce dossier. Ceci hélas, ne suffit pas. Car à mon sens, il vaut mieux prévenir que guérir. Sensibiliser et informer davantage sur les lois de la République, sera un atout. Les médias et les parents ont aussi un rôle important à jouer. La vie n’a pas de prix. Les enfants sont le présent sur qui le futur de nos pays peut et doit compter. Alors nous devons nous unir pour booter dehors tout comportement tendant à porter atteinte à nos droits.

La rédaction

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