APPLICATION DES DECISIONS PORTANT GESTION DE L’EAU EN REPUBLIQUE DU BENIN: Voici l’avis de Fadel ABOUBAKAR sur la sortie du Ministre ADAMBI

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Depuis environs quelques semaines, l’arrêté ministériel continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Il s’agit de la Note de service N/Ref : 2020 N° 018/MEM/DC/SGM/CTJ/DGE/SP en date du 07 Octobre 2020 fixant les conditions sur la fixation des étapes et des pièces à fournir pour l’obtention d’une autorisation d’installation d’ouvrages, de travaux et d’activités de prélèvement d’eau. C’est donc une décision qui date de l’année passée et qui vient même en application des dispositions de la loi N° 02010-44 du 24 novembre 2010 portant gestion de l’eau en République du Bénin et celles du décret N° 2015-578 du 18 novembre 2015.

Pour élucider les incompréhensions, le Ministre SAMOU SEIDOU ADAMBI monte au créneau, explique le contenu du décret et annonce la fermeture systématique des centres et unités de fabrication de ces eaux qui ne respectent pas les normes. Dans cette dynamique, Fadel ABOUBAKAR ingénieur du génie civil analyse la décision et donne son avis sur la sortie du Ministre ADAMBI. Dans ses analyses, il affirme que le débat a donc été ouvert sur le contenu de la décision notamment la demande d’autorisation et l’autorisation de mise en exploitation. Or, «dans le cas d’exploitation, il y a trois usages de ces systèmes qu’on retrouve chez nous : usage domestique, usage commercial et usage mixte. Jusque-là vous constaterez que la décision ne dit pas clairement à quel type d’usage elle fait mention : donc à défaut, les populations comprennent qu’il s’agit à la fois des trois usages que j’ai cité plus haut » explique l’expert.

Le but visé par le gouvernement en prenant une telle décision, est de s’assurer que l’eau est sans danger pour la santé humaine. En effet, selon les détails de l’expert, il existe 63 critères de potabilité de l’eau regroupés en 05 grands groupes : les paramètres physico-chimiques ( correspondent aux caractéristiques propre à l’eau tel que la température, le PH, la conductivité, la dureté de l’eau et les limites maximales de ces quantités à ne pas dépasser pour les composants comme les ions, les chlorures, les potassiums et les sulfates), les paramètres organoleptiques ( concernent la couleur, le goût, l’odeur ;ils sont donc liés au confort de consommation), les paramètres microbiologiques (pour le contrôle de la présence des germes pathogènes, des virus, des bactéries ou parasites, etc.. afin d’endiguer des maladies et des épidémies dans le cas de la consommation de masse), les paramètres liés aux substances indésirables (concernent les substances telles que les nitrates les pesticides et les nitrites ; la valeur en nitrate ne devrait pas dépasser 50mg/l et la teneur en fluor doit être inférieure à 1,5 mg/l pour une eau de consommation) et enfin les paramètres liés aux substances toxiques (larsenic, le cyanure, le chrome, le nickel, le sélénium etc.)

Le Ministre Adambi dans sa sortie a souligné deux grands points : pour construire un forage, la loi ne fait pas obligation aux béninois de recueillir l’autorisation préalable du ministère, la loi recommande aux béninois de faire analyser l’eau pour éviter d’éventuelles contamination en cours d’usage (le coût dune analyse annuelle est 10 000 FCFA).

Cependant pour Fadel Aboubakar, « sil faut féliciter la sortie du Ministre qui a eu le mérite de clarifier certains aspects de la décision, il faut dire que ces deux points auraient pu être mentionnés comme tel dans la décision car vous constatez avec moi quelle laisse la place à diverses polémiques. L’autre chose est que l’intention du gouvernement est de prémunir les populations contre les maladies et les épidémies. Et puisque c’est une intention noble, la décision devrait aller jusqu’au bout des intentions. » Face à cette situation, il suggère qu’  « il faut rendre accessibles les points d’analyse des eaux à nos populations sur l’étendue du territoire. Les forages ne se font pas seulement dans les centres lieux de préfectures ou de communes ; parfois en milieu rural nos populations même en dehors des forages, utilisent des eaux de source quelles stockent dans des réservoirs et des retenues ; celles-là aussi nécessiteraient analyses et autorisations pour être bues. 

La déclaration de volume d’eau prélevée à elle seule ne suffit pas ; il faut un système de contrôle effectif de la quantité prélevée dans le cas de l’usage commercial ou carrément une taxe forfaitaire pour ne plus avoir à passer par une déclaration de volume d’eau. » Dans sa conclusion, Fadel ABOUBAKAR, ingénieur du génie civil pense que « c’est déjà bien de règlementer l’usage de l’eau mais il faut que cela soit une décision globale applicable pour tous types d’ouvrages et tous types de consommation. Car l’eau est bue par tous. »
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