CÉLÉBRATION DU TRAVAIL, les droits bafoués

Chaque 1er mai, la communauté du monde célèbre le travail. Bilan et perspectives, restent souvent les points focaux de la fête suivis un temps soit peu de divertissement
Sur les calendriers, on y lit <>. Le travail ou le travailleur? En réalité c’est le travailleur qui mérite d’être célébré. De jour comme de nuit, Il est dévoué à la tâche. Avec ou sans moyens, il s’y consacre pour un résultat: changer sa nation.
Parmi les festoyeurs qui célèbrent le 1 mai, combien savent qu’ils commémorent la grève sanglante du 3 mai 1886 aux usines McCormick de Chicago (USA)? Pour avoir instauré la journée de huit heures, et le meeting de protestation qui, s’ensuivit le lendemain à Haymarket au cours duquel une bombe tua huit policiers, huit anarchistes furent arrêtés, quatre furent pendus, le 11 novembre 1887, avant d’être innocentés puis réhabilités publiquement en 1893.
Les martyrs de Chicago vont faire du 1 Mai un symbole de la lutte des classes et de l’identité du monde ouvrier à partir du congrès socialiste international de Paris de 1889.
Un travail forcément doit être engagé; un contrat signé. Ici au Bénin, les textes, codes et lois garantissent à l’ouvrier le minimum de salaire. Aussi, on parle du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti). Beau et merveilleux mais ne sont malheureusement pas respectés. Soit tu gardes le travail dans les conditions misérables, soit tu vis sans le travail.
On ne célèbre pas le travailleur. Peu, sont les institutions qui assument. Combien de fois n’avons nous pas entendu << je ne suis pas payé, j’ai des arriérés de salaire?>>. Les droits sont bafoués. La jeunesse est laissée pour soi. Faire un travail même si celui-ci ne génère rien à la fin du mois. L’idéal c’est de sortir de la maison le matin et rentrer le soir. Pendant ce temps, l’âge avance, les enfants naissent et les besoins s’accroissent.
Le 1er Mai, doit faire un bilan. Outre par entreprise ou secteur d’activité, l’État, par un comité, doit veiller au respect des droits du travailleur par des enquêtes, des aveux sous anonymat, et même réclamer des dédommagements. Le parlement des jeunes doit s’intéresser au sujet et apporter sur la table des députés ce pan de la question; le respect des droits du travailleur, la rémunération, les assurances maladies, les primes, les congés payés bref, les avantages y afférant.
Sans quoi un jour, la plus belle femme du monde ne réussira pas à donner ce qu’elle a et le monde sera basculé dans un autre chapitre de son existence
Yaovi Angélo HOUNDJO, BBN INFO