octobre 3, 2025

CRISES CLIMATIQUES ET RÉSILIENCE AGRICOLE: Les agriculteurs béninois font face aux défis

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Au Bénin, comme dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, les effets du changement climatique bouleversent le quotidien des agriculteurs. Des pluies imprévisibles, des sécheresses prolongées, des inondations récurrentes et une baisse de la fertilité des sols menacent la sécurité alimentaire. Face à ces défis, le monde rural béninois ne baisse pas les bras. Des stratégies locales, souvent soutenues par des initiatives nationales et internationales, permettent aux producteurs de s’adapter et de renforcer leur résilience.

Un climat qui n’est plus ce qu’il était

Les paysans béninois partagent tous le même constat : le climat a changé.

Irrégularité des pluies : Dans le nord, les premières pluies arrivent de plus en plus tard et cessent brusquement, perturbant les semis.

Sécheresse et chaleur : Les cultures de maïs, de coton et de riz subissent des stress hydriques plus fréquents.

Inondations : Dans les zones proches du fleuve Niger et de l’Ouémé, les crues dévastent les champs et emportent les récoltes.

Ces perturbations fragilisent la production vivrière et menacent les revenus des foyers ruraux.

Des stratégies d’adaptation locale et innovantes

Malgré ces contraintes, les agriculteurs béninois innovent et s’organisent. Ils ont développé plusieurs techniques et pratiques pour faire face à la situation :

Choix des cultures : Ils adoptent des semences résistantes à la sécheresse ou à cycle court (maïs, sorgho, niébé) et introduisent des cultures plus tolérantes, comme le manioc.

Techniques agricoles : Dans le nord, ils utilisent des techniques traditionnelles comme le zaï et les cordons pierreux pour retenir l’eau. L’agroforesterie — l’intégration d’arbres comme le karité et le néré — protège les sols et diversifie les revenus. Ils utilisent également le paillage et le compost pour améliorer la fertilité des sols et conserver l’humidité.

Diversification des activités : Pour réduire leur dépendance aux cultures, de nombreux agriculteurs se lancent dans l’élevage de petits ruminants et l’aviculture, ou se tournent vers la transformation locale de leurs produits (farine de manioc, huile de palme, fromage peulh).

Accès à l’information : De plus en plus de coopératives agricoles utilisent les prévisions météorologiques diffusées par la radio ou par SMS pour planifier les semis et les récoltes.

Le soutien des organisations et de l’État

Ces initiatives locales sont souvent renforcées par l’appui de projets et d’organisations. Le Programme d’adaptation de l’agriculture (PAA), par exemple, promeut les variétés améliorées et la gestion durable de l’eau. De nombreuses ONG locales et internationales forment également les paysans aux techniques agroécologiques.

Un agriculteur de Djougou témoigne : « Avant, nous semions le maïs en avril. Aujourd’hui, si nous ne regardons pas la météo, nous risquons de perdre toute la récolte. Avec la variété à cycle court, même si la pluie s’arrête tôt, nous pouvons récolter quelque chose. »

Un enjeu vital pour l’avenir

La crise climatique représente un défi majeur pour l’agriculture béninoise, qui est un pilier de l’économie et la source de revenus pour plus de 60 % de la population active. Cependant, à travers ces pratiques adaptées, ces innovations paysannes et le soutien des institutions, les agriculteurs béninois montrent une grande capacité de résilience.

L’avenir dépendra de la généralisation de ces bonnes pratiques et du renforcement des politiques climatiques pour protéger durablement la sécurité alimentaire du pays.

Salwa AKILOU (Stg)

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