*DÉPRAVATION DES MŒURS AFRICAINES: Le port de deux pagnes, une pratique en voie de disparition

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La civilisation occidentale prend de plus en plus le dessus sur les cultures africaines. Nouer deux pagnes superposés est une culture qui varie selon chaque localité. Une pratique en voie de disparition au 21 ème siècle. Un tour dans la ville de Parakou pour un reportage ce jeudi 29 juillet 2022 nous a permis de mieux cerner le mal.

<<La culture a la possibilité même de créer, de renouveler et de partager des valeurs, le souffle qui accroît la vitalité de l’humanité>>, nous rappelle le proverbe africain. Nouer deux pagnes superposés était un identifiant de la femme mariée dans certaines localités. Une pratique nommée <<atosu>> chez les Fon. Une tradition qu’on retrouve encore tant bien que mal chez les vieilles femmes à Parakou. << Le corps de la femme est bien plus sacré que celui de l’homme. Et c’est pour cette raison qu’elle en prend soin et même du côté d’habillement>> nous apprend Jacques BAGOUDOU un sage Baatonou. Dans les temps anciens, la manière de nouer le pagne permettait de faire la différence entre une jeune fille et femme mariée. << Au nord ici pour la culture Baatonou, la jeune fille était seulement vertue d’une jupe et les femmes mariées nouaient un pagne à la taille et le second à la poitrine. Au fil du temps, le pagne qui restait au niveau la poitrine est devenu un pardessus. Ceci dans la zone septentrionale. Mais dans le méridional, les deux pagnes sont nouer au tour de la hanche>> raconte-il avec plein de nostalgie.

Dada Cossi, une revendeuse de maïs au marché Arzèkè, a porté son pagne et une chemise <<bomba>> ce matin. Elle a noué un premier pagne rattaché avec une corde et un second toujours à la hanche. << Nouer deux pagnes est très important pour une femme qui se respecte et qui valorise son statut de femme mariée>> confie-t-elle. << Une femme doit bien se vêtir avant de sortir de chez elle ; surtout une femme mariée. Moi j’ai noué les deux pagnes parceque je suis une personne âgée. Cette pratique n’est plus fréquente ici à Parakou au profit de la religion musulmane. Le second pagne qu’on nouait, c’est avec ça elles attachent leur foulard avant de mettre le voile sur ça>> renchérit Salamatou.

Chaque génération vit selon les réalités de son temps et les commodités qui vont avec, selon deux jeunes filles rencontrées dans la cité de Kobourou. Habillées toutes deux en pantalon destroys qui fait paraître leurs cuisse s’expriment en ces termes << quand on porte un pantalon ou une jupe, on est plus libre dans ses mouvements et c’est plus pratique. Alors qu’avec le pagne il faut rester concentrer pour que le pagne ne tombe pas. Ou encore sa fait trop d’accoutrement, parcequ’il faut mettre une jupe en bas ou nouer deux pagnes. C’est trop encombrant>>. La seconde quand à elle pense que << nous sommes dans les temps modernes et il faut être à la mode. Le pagne, c’est pour les vieilles dames. Encore que, même les vieilles dames n’aiment plus nouer le pagne, elles veulent aussi être à la mode. Donc pour nous jeunes filles ce n’est plus possible>> laisse entendre Lydvine et Chacha.

La civilisation occidentale mal copiée, explique cette dépravation des mœurs que nous observons aujourd’hui dans nos sociétés, selon Jacques BAGOUDOU. << Le libertinage et les affaires de droit font partis de l’exagération des jeunes filles à abandonner leurs cultures au profit de celle importée>> s’en désole le sage.Du point de vue sociologique, le socioanthropologue Sotima Saï TCHANTIPO affirme que << la mode est versatile, évolue et est dynamique. Ce qui pousse les filles d’aujourd’hui à mettre un seul pagne et même plus court pour certainement valoriser leurs rondeurs>>. Le retour à cette pratique de nouer le pagne est bien possible souligne t-il puisque la mode est versatile.

Le retour à nos valeurs culturelles est possible si le système éducatif du Bénin s’en saisit. << Il faut que la discipline du moral retourne dans les écoles. Il faut désormais inculquer nos valeurs culturelles dès le primaire aux enfants et sa portées>> propose Jacques BAGOUDOU.

Certe chacun est libre de choisir son style vestimentaire, mais il est important de ne pas oublier ses racines.
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