HISTORIQUE CONFÉRENCE DES FORCES VIVES DE LA NATION: Que devient l’esprit de cette assise ?

Du 19 au 28 février 1990, la conférence de forces vives de la nation tenue à Cotonou sous la présidence de Mgr Isidore de SOUZA a ouvert la page de la démocratie béninoise. Cette histoire, tout le monde le sait excepté la nouvelle génération. Cette conférence avant, pendant et même après a un objectif bien précis : la démocratie.
La démocratie connue comme un régime politique dans lequel l’ensemble du peuple dispose du pouvoir souverain, le Bénin se trouve premier pays de l’Afrique à l’adopter par l’entremise de cette conférence nationale proclamée souveraine. Pendant dix jours, les forces vives d’alors se sont retrouvées pour analyser les principes de gestion par le régime révolutionnaire basés sur le marxisme-léninisme et définir une feuille de route ; laquelle constituera des recommandations qui doivent régir le Bénin au lendemain des assises.
‘’Rien n’est si rien n’était’’. Cette conférence a été organisée suite à la recrudescence des mouvements anti-régime, les crises économiques et le retard dans le paiement des salaires. La crise a conduit le caméléon (le Général Mathieu Kérékou) qui, à bout du souffle, malgré tout son pouvoir militaire et exécutif a favorisé la tenue de cette grande assise nationale.
Le premier enfant que cette conférence a accouché est la constitution du 11 décembre 1990. Elle devient la loi fondamentale du pays et une feuille de route pour les régimes démocratiques à venir. Plus rien ne sera comme avant et la communication ne sera plus verticale ; obéit à la hiérarchie. Dorénavant, on ne parlera plus de la dictature mais de la démocratie. Vierge depuis 1990, plusieurs régimes ont vu le jour sous cette loi.
Malheureusement, elle est déviergée à 19 ans sous le régime de la rupture. Pourtant, elle était le labeur de toute la nation. Sans assises, l’Assemblée Nationale a voté à l’unanimité des 83 députés sa révision. On peut lire sur site de l’Assemblée Nationale : ‘’ L’initiative de révision constitutionnelle procède de la logique de la prise des mesures législatives dans la mise en œuvre des recommandations du dialogue politiques initiée par le chef de l’Etat’’ et selon Louis VLAVONOU, il s’agit d’un acte fort qui ne revêt aucun intérêt égoïste.
L’une des raisons qu’avançaient les élus du peuple était la conformité aux réalités actuelles ; le monde évolue et les réalités ne sont plus les mêmes et par ricochet il faut s’y conformer. Alors que pour Nelson MANDELA ‘’Tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi’’. A cette révision, le peuple n’y était pas et ne possède aucun pouvoir d’agir. La loi fondamentale du Bénin se revêt-elle toujours de son manteau démocratique ?
‘’Nul n’a le droit d’effacer une page de l’histoire d’un peuple, car un peuple sans histoire est un monde sans âme’’ dixit Joseph KI-ZERBO. 31 ans déjà que la constitution du Bénin a eu raison d’être. Vierge ou pas, l’histoire retient et montrera aux générations sa genèse.