LA DÉGRADATION RÉCURRENTE DES VOIES EN SAISON PLUVIEUSE À PARAKOU: L’Ingénieur Civil Fadel ABOUBAKAR explique le fait

La dégradation des voies non bitumées en cette saison pluvieuse est palpable dans la ville de Parakou. Telle une traînée de poudre, l’état impraticable de centaines vons de la cité des Kobourou n’est pas à démontrer. Sur la question l’avis d’un expert paraît idéal.
Le retour de la pluie. La pluie nous est revenue à Parakou. Non seulement l’herbe s’est levée haute et drue mais aussi, les voies se retrouvent dans un état dégradant. À peine les premières pluies et les parakois renouent avec les souffrances des temps pluvieux.
Au nombre des voies dégradées à Parakou, figure celle qui quitte la route principale à proximité du cimetière de Parakou en passant par Angaradebou et chute au CEG Titirou. Des nids de poules, des pierres, du sable; c’est tout un calvaire que les usagers de cette voie vivent pendant chaque saison pluvieuse. Une situation qui plonge les riverains et usagers de ce tronçon dans une souffrance sans pareille.
Abdoulaye ISSIFOU, un conducteur de taxi moto, nous confie qu’il est obligé d’être presque toutes les semaines chez son mécanicien pour changer les pièces de sa moto. En plus de cette voie que plusieurs langues traitent de dégradée, celle qui quitte les fin pavés de zongo pour le nouveau quartier aussi retient l’attention des passagers.
Ce constat qui se fait à chaque saison et devient récurent au Bénin et surtout à Parakou a une raison selon l’Ingénieur Civil. « Parakou est situé dans la partie Septentrionale du Bénin ou le sol dominant est fait dun socle granito-gneissique, granitique ou à schistes et où ils sy forment essentiellement des sols ferrugineux tropicaux plus ou moins sableux. Or quand on parle de sol ferrugineux on parle de sol caractérisé par une forte individualisation doxydes de fer. Ce qui impacte la plasticité des sols. En effet en présence deau, les sols restent soit cohérents, soit malaxables ou encore liquides. Dans le cas des sols dont vous faites allusion, le sol est stable naturellement mais, dès qu’un effort (le passage des roues de véhicules par exemple) lui est appliqué, il est le siège de déformations importantes, en grande partie non réversibles (là vous parlez de la dégradation). Puisque je viens de faire un lien entre la présence deau et la dégradation des sols, il va de soi quun mauvais drainage des eaux, ajouté à un manque dentretien de la couche de roulement des sols est de nature à prédisposer les sols de Parakou à une dégradation récurrente par temps de fortes pluies. En géotechnique, les limites dAtterberg servent à caractériser létat des sols en présence » clarifie Fadel ABOUBAKAR.
Même si le phénomène existe, les populations ne peuvent que subir. Aucun reprofilage n’est possible et pour cause: « daprès mon éclairage, la teneur en eau détermine la qualité finale du sol à traiter. En physique des milieux poreux, on désigne par teneur en eau la quantité d’eau liquide contenue dans un échantillon de matière, par exemple un échantillon de sol, de roche, de céramique ou de bois, la quantité étant évaluée par un rapport pondéral ou volumétrique. Un grain de sable est lui-même constitué dune partie solide, une partie liquide (contient de leau) et une partie gazeuse (air, etc..) Lapport maîtrisé deau dans la construction dune route et le compactage qui sen suit ont pour objectif datteindre un état de stabilité ou tous les grains maintiennent une bonne cohésion pour offrir une surface compacte. Or en temps de pluie, la saturation est vite atteinte et le sol entre vite en phase liquide. Souvenez-vous quaprès de fortes pluies certains sols restent carrément inondés deau. Donc la période de pluie nest pas recommandée si on désire avoir un bon résultat sur un reprofilage de route en terre » clarifie l’expert.