L’ENTERREMENT DU PLACENTA. Une tradition africaine à valeurs multiples
Le placenta est un organe unique qui connecte physiquement et biologiquement l’embryon en développement à la paroi utérine. Durant toute la grossesse, le placenta apporte à l’embryon puis au fœtus l’eau, les nutriments et le dioxygène dont il a besoin.
Dans de nombreuses régions en générale et celle de l’Afrique en particulier, l’enterrement du placenta se fait suivant des rituels selon chaque communauté. Kossi HONKOU, guérisseur traditionnel affirme : << Nous enterrons le placenta à un endroit caché; là où personne ne peut mettre pied. Avant de le faire, nous mettons la feuille d’hysope dans le trou et nous déposons le placenta avec modération pour que l’enfant n’ai pas les maux de ventre ou de tête car le placenta représente l’être humain. Après l’avoir déposé dans le trou, nous le couvrons une fois encore avec la feuille d’hysope avant de mettre le sable>>
Généralement, le placenta est enterré suivant les rituels de la famille paternelle. Il doit être confié à une personne dont on a confiance. Emmanuel SAYI est un parent. Il affirme qu’après chaque accouchement de sa femme, il récupère lui-même le placenta et fait appel à sa tante et soeur pour l’enterrer. <>.
L’avenir d’un enfant dépend de l’enterrement de son placenta. Le traditionaliste explique : << après avoir enterré le placenta, nous faisons des cérémonies pour demander le bonheur pour l’enfant; et généralement ils deviennent intelligents, habiles et propres>>. Mais enterré le placenta après l’accouchement du premier enfant est toute autre chose. Les cérémonies bien faites, permettront à la maman d’avoir encore d’autres enfants. << pour une jeune fille qui fait son premier geste, l’enterrement du placenta de son enfant se fait à un endroit ciblé par un bâton pour qu’au jour de la dédicace de l’enfant, nous puissions y retourner pour faire des cérémonies. Nous prions pour que dans un court temps, la fille puisse encore tomber grosse>>.
Les rituels concernant l’enterrement du placenta ne doivent faire l’objet d’aucune négligence. Car, toute négligence pourrait avoir des conséquences sur la vie de l’enfant.
L’église christianisme céleste accorde aussi un respect pour le rôle précieux que le placenta joue dans la vie d’un enfant. Messanh AGBEYIGAN en est un. Il déclare : << c’est la vie en quelque sorte de l’enfant donc nous accordons une importance particulière à cela, parce-que celui qui détruit le placenta, enlève une vie comme la Bible l’a recommandé de ne point tuer>>
Contrairement à l’église christianisme céleste, l’islamologue Lami OROU BODI ne trouve aucune valeur à la chose selon les prescriptions du Coran. << Dieu nous dit: je n’ai rien laissé dans le saint livre qui est le Coran. Il n’y a rien que vous avez besoin dont je n’ai parlé. C’est donc une chose à jeter>> Le pasteur Kouassi SOSSOU des Églises Dieu feu dévorant pense que la prière et le suivi peuvent sauver l’enfant et sa mère. Il affirme qu’aujourd’hui étant en Christ, nous sommes devenus une nouvelle créature et tous ces problèmes ne se posent plus. Chez nous les chrétiens nous sommes libérés une fois pour tout par le Seigneur Jésus.
L’endroit où le placenta est enterré est parfois secret afin d’en assurer une protection maximale. Symboliquement, il est identifié à la terre natale. En enterrant le placenta, l’enfant sera lié à vie à son lieu de naissance. <> dit un proverbe africain.
Irène TSOGBEDJE, BBN INFO