NAISSANCE DE LA COORDINATION NATIONALE DES USAGERS DES RESSOURCES NATURELLES DU BASSIN DE LA VOLTA AU BÉNIN : Une avancée majeure pour la gouvernance participative

Natitingou, le 18 juillet 2025 – Sous l’impulsion de l’Autorité du Bassin de la Volta (ABV), en collaboration avec le Partenariat Mondial de l’Eau en Afrique de l’Ouest (GWP-AO) et la Structure Focale Nationale (SFN-ABV) du Bénin, s’est tenu ce vendredi à Natitingou un atelier national d’importance capitale. L’objectif principal : mettre en place la Coordination Nationale des Usagers et Usagères (CNU) des ressources naturelles du bassin de la Volta au Bénin.
Cette rencontre stratégique a rassemblé une cinquantaine de participants issus d’associations d’usagers, d’administrations sectorielles, d’autorités locales et de partenaires techniques.
Dans son discours de lancement, Madame le Préfet de l’Atacora, Lydie Nah Déré s’est réjouie de l’organisation de cet atelier à Natitingou, symbole fort de décentralisation et de proximité avec les réalités locales. Elle a souligné : « La gestion durable des ressources naturelles du bassin de la Volta ne peut se faire sans l’implication effective des communautés.
Cette Coordination Nationale est donc une réponse structurelle à la nécessité de dialogue, de concertation et d’équité entre les parties prenantes. » Madame le Préfet a également salué la mobilisation des acteurs et a appelé à un engagement fort du futur Bureau Exécutif de la coordination pour porter la voix des usagers dans toutes les instances de décision.
Prenant la parole au nom du Secrétariat Exécutif de l’ABV, Madame Rafatou FOFANA, a rappelé que la mise en place des structures de gouvernance participative est une disposition fondamentale de la Charte de l’Eau du bassin de la Volta.
« L’ABV œuvre pour une gestion intégrée et concertée des ressources partagées. La CNU que nous mettons en place aujourd’hui vise à prévenir les conflits d’usage, à promouvoir une répartition équitable des bénéfices et à renforcer la résilience des écosystèmes face aux pressions croissantes. »
Elle a également mis en exergue l’importance du projet REWarD financé par le FEM, qui soutient la préservation des écosystèmes du bassin et contribue à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD).
De son côté, le représentant du Directeur Général de l’Eau a tenu à rappeler le cadre juridique national qui encadre l’initiative :
« Conformément à l’article 29 de la Loi 2010-44 sur la gestion de l’eau, le Bénin a inscrit dans le PANGIRE la participation des usagers à tous les niveaux de décision. La Coordination est une concrétisation de cette vision de gouvernance inclusive. »
Il a souligné la nécessité de renforcer les capacités des acteurs locaux et de doter la Coordination de mécanismes solides pour jouer son rôle d’interface entre les communautés et les institutions étatiques.
La Coordination constituera désormais un espace permanent de concertation et de plaidoyer pour une meilleure gestion des ressources naturelles dans le bassin de la Volta. Elle vise à renforcer la gouvernance locale, promouvoir la justice environnementale et favoriser la cohabitation pacifique autour des ressources.
Avec une population estimée à 770 000 habitants sur la portion béninoise du bassin, et face aux menaces croissantes telles que la déforestation, l’érosion et les effets du changement climatique, cette initiative arrive à point nommé.
Géraud Adoukonou