NOMINATION DES RECTEURS ET DOYENS DE FACULTÉ DANS LES UNIVERSITÉS PUBLIQUES: Moctar ADAMOU explique l’initiative

La nouvelle réforme dans les universités publiques, qui stipule que désormais les recteurs, Vice recteurs et doyens de facilité seront désignés par nomination, continue de faire couler beaucoup d’ancre et de salive dans le rang des Universitaires. La nouvelle a pris corps après son annonce lors du conseil des ministres le mercredi 14 juillet 2021. Moctar ADAMOU donne un argumentaire qui explique le retour à cette pratique de nomination.
Moctar ADAMOU doyens de la faculté de droit à l’Université de Parakou vient éclairer la lanterne de nombreuses personnes qui se posent la question de savoir pourquoi cette réforme. » À l’origine, le premier mode de désignation c’était la nomination. Face à la récurrence de démocratie dans toutes les instances, il fallait aussi passer à la libéralisation et la démocratisation des universités » a – t-il fait savoir. Ce n’est donc pas une première au Bénin, mais un retour à une ancienne pratique dans les universités.
» Le gouvernement a estimé sans doute que par rapport aux déviances, par rapport aux crises récurrentes dans les universités, qu’il fallait mettre fin à ce mode désignation qui est l’élection » nous apprend l’universitaire. La désignation par élection est source de plusieurs disfonctionnalités dans les universités au Bénin, selon Moctar ADAMOU. Plusieurs déffaillances entachent le mode de désignation par élection.
« Les élections avaient plus créées des problèmes aux universités qu’ils en ont résolus. Parakou a connu une expérience regrettable et lugubre en la matière. Quand vous allez à ce mode de désignation vous avez deux camps qui s’affrontent. L’un passe pour les élections et l’autre passe à l’opposition. C’est la première erreur commise par les universités » rappelle le doyen de la faculté de droit à Parakou. « Ça devient une sorte de guerre politique et on se met à saboter les actions de l’autre » poursuit le doyen de la faculté de droit. « Les autres difficultés liées à ce mode désignation, est que les meilleurs ne sortent pas très souvent gagnants, vu qu’on craint la rigueur au travail, le respect strict des règles par ce dernier. Mieux, il naît des fois de la méfiance, des discordes et même des rendements de compte entre collègues de la même entité. Pire avec des étudiants qui ne sont pas du même bord avec un enseignant.
Revenir à ce mode de désignation de la nomination est la solution trouvée pour résoudre de nombreux maux qui minent le bon déroulement des activités universitaire » détaille Docteur Moctar ADAMOU.
En revanche il y a des points d’ombres dans cette réforme qui reste à élucider. C’est le rôle du Conseil d’Administration dans cette réforme qui ne paraît pas clair à l’universitaire Michel Boko
» Si le recteur désigné a présenté un programme sur la base duquel il a été présélectionné pourquoi devra-t-il exécuter les directives d’un Conseil d’administration ? Sera-t-il jugé sur l’exécution de son programme ou sur celui du CA ? », s’interroge le Prof Michel Boko. « C’est sur la base d’un programme qu’un recteur doit être désigné pas sur la façon dont il exécute les décisions du conseil d’administration » répond-il. « Est-ce que les décisions du conseil d’administration sont issues de son programme, avant sa nomination » cherche à savoir le Professeur Michel Boko. Le CA, poursuit l’universitaire, reçoit ses décisions du gouvernement ou du Conseil national de l’Education (CNE). « Mais est-ce que ça correspond exactement à ce que le candidat avait proposé avant d’être nommé », insiste-t-il dans un entretien accordé à Banouto.
En tout cas, entre deux maux, il faut pouvoir choisir le moindre et le gouvernement à travers cette décision, semble avoir trouvé le nœud. Il ne reste qu’à observer les effets de son application afin de mesurer les fruits que cette réforme portera dans l’enseignement supérieur plus tard.