NOUVEL AN DES BAATOMBU ET BOO: La portée de la célébration

« Conjurer les mauvais sorts »; c’est le principal enjeu de la célébration du nouvel an des communautés Baatombu et Boo au Bénin. Appelée communément « Donkonrou » (le jet du feu ), cette fête est la première célébration identitaire de l’ère culturelle Baatombu et Boo. Ce mercredi 18 août 2021, ces deux communautés étaient à l’honneur dans la partie septentrionale du Bénin.
La fête du jet de feu marque la fin et le début du nouvel an lunaire. Cette célébration des communautés Baatombu et Boo du Bénin occupe une condition sin-qua-non. La portée de cette réjouissance est de taille. Elle est une occasion pour préparer la belle vitrine de la nouvelle année qui s’annonce.
«Les têtes couronnées et les sages de chaque localité se dirigent vers l’ouest avec des touffes d’herbes et de pagnes. Arrivés à la sortie du village, le chef dit les prières dans le sens de conjurer le mauvais sort. Durant l’année dernière il y a eut des faits marquants, malheureux, des accidents, la pandemie qui ont secoué le village. Le Chef du village prie pour renverser la tendance pendant la nouvelle année» explique Soulémane GBASSIDÉ, Journaliste culturel à Deeman radio.
À l’en croire, après la prière, le Chef jette la touffe d’herbe enflammée pour dire adieu aux mauvais sorts. Le malheur a été ainsi brûlé selon un langage culturel. Le Chef traditionnel loue les ancêtres pour bénir son village.
Après ce rituel, place à l’euphorie. La population se trouve dans une ambiance bon enfant.
Le Journaliste culturel Soulémane GBASSIDÉ, clarifie « le retour de la prière se fait en joie. C’est le moment de jouer les tam-tams, de faire des cris de d’approbations, de faire l’éloge du roi et de louer le feu».
Les hostilités sont donc lancées. Arrivés au palais royal, le roi béni une eau contenue dans une calebasse que chacun boit et se passe sur le corps pour avoir la bénédiction. Maintenant la fête proprement dite commence. Elle se caractérise par la dégustation des plats, le partage de la viande.
Dans cette belle ambiance culturelle, figure la parenté à la plaisanterie ou le cousinage. Soulémane GBASSIDÉ élucide « les cousins se taquinent et se donnent des dons. Certains effectuent des tâches pour obliger leurs prochains à les gratifier».
La fête de »Donkonrou » n’est pas que le jet du feu. Elle décide de l’image que va présenter la nouvelle année lunaire. D’où les prières et bénédictions lors de cette célébration des communautés Baatombu et Boo au Bénin.