OPPOSITION DES PARENTS FACE AUX MARIAGES INTERRELIGIEUX ET INTER ETHNIQUES: Pour quel intérêt?

Au Bénin, certains parents refusent d’unir leur enfant à un autre sous prétexte qu’ils sont de religions et ou d’ethnies divergentes. Mais l’on se demande pour quel intérêt les parents s’opposent à une telle union.
Pour les jeunes de Parakou, le socle de l’union de deux personnes est l’amour. Mais dans la cité des Kobourou, la situation devient récurrente. La première question qui accueille les aspirants au mariage est: « il ou elle est de quelle religion ou ethnie? » nous confie dame Fortune une victime. Dans le cas où les conditions ne sont pas remplies du côté des parents, les enfants sont confrontés à un problème qu’ils surmontent difficilement à cause du rejet d’un partenaire par sa belle-famille poursuit-elle.
Ainsi donc, quand le rejet survient, il naît chez les amoureux le chagrin et la tristesse dans le cur. En témoigne Bénédicte KAKPO, une victime de l’union d’ethnies différentes. « Cette situation est un phénomène qui existe et est récurrent dans certaines régions du Bénin. Mes parents se sont opposés à ma relation avec mon ex chéri à cause de sa religion que je préfère taire. »
Pour Jacques Bagoudou, sage baatonou à Parakou, les préjugés des parents sont les raisons fondamentales liées à leur refus catégorique.
Cependant lorsque les enfants refusent d’obtempérer la décision des géniteurs, cela leur porte préjudice affirme Jacques Bagoudou: « j’ai perdu un parent comme ça à Cotonou. Il était parmi les dix riches de la ville mais sa femme l’a tué. Il est rentré à 21h et a demandé à ce qu’on lui fasse de l’igname pilé et à sa consommation, ce qu’elle a mis dedans l’a emporté et on l’a enterré à Pèrèrè en absence de sa femme. Elle a refusé d’assister. Tout ceci parce qu’il n’a pas obéit ».
Entre le refus des parents face au mariage interreligieux et interethniques, les amoureux se voient face à un dilemme. Dans ce cas, Clément Yargo, conseiller matrimonial conseille: « en aucun cas, il ne faut s’opposer à ses parents. Il faut chercher à plus comprendre leur décision. Si vous tenez à votre amour, priez assez ».
Parlant même de la prière, certains parents et leaders religieux refusent catégoriquement de bénir un tel couple malgré vos moments de jeûne et prière. Face à cette situation, les amoureux sont contraints de se séparer involontairement car pour le Pasteur M’PINTI: « tout mariage dans l’église doit être fait dans le corps de Christ ».
Pourtant les jeunes voient la question sous un autre angle. Si pour les parents et leaders religieux aucun couple hétéroclite ne peut se former sous leurs yeux, pour les enfants, le monde évolue et il faut pouvoir conjuguer au passé ces perceptions. « Je suis désolé pour mes parents. S’ils le disent un jour je ne pense pas pouvoir leur obéir… » affirme Perelle A.
En tout cas, les principales raisons qu’avancent les géniteurs sont : la non pérennisation de leur religion, difficultés des enfants à choisir une adoration…
Face à cette thèse des parents, la balance devient pesante et les enfants croupissent. Faut-il au nom d’un meilleur avenir des enfants s’opposer à cette union alors qu’il ou elle pense jouir de cet avenir meilleur avec son ou sa conjointe?