PROMOTION DES ARTS ET CULTURES DANS LE SEPTENTRION: Fayçal Dramane, le précurseur de l’art de la marionnette

0
IMG-20220223-WA0020

«La valeur n’attend point le nombre des années» dit-on. Fayçal Dramane, de son jeune âge, est un comédien-conteur-marionnettiste professionnel. Il porte aussi le manteau de formateur, communicateur et administrateur culturel. Sa passion pour la culture le hisse à la tête de l’association d’art de culture et de développement ORIFA. Précurseur de l’art de la marionnette, ses œuvres au Bénin comme à l’extérieur, promeuvent la culture septentrionale béninoise et font parler de lui depuis une décennie déjà. Un entretien avec ce jeune talentueux Parakois, nous permet de le faire connaître aux lecteurs du journal Benin Best News (BBN).

Bonjour M. Fayçal Dramane, dites nous la présentation faite vous convainc ou vous avez une précision à apporter?

Bonjour M. Le Journaliste, vous l’avez très bien fait d’ailleurs. Mille mercis.

Parfait, alors, depuis près d’une décennie déjà, vous êtes très actif à l’art de la marionnette, que pouvons-nous comprendre de cet amour des figurines?

Merci monsieur le journaliste, je tiens d’abord à souligner que l’association que je préside est une association qui œuvre pour l’identification, la visibilité et la promotion des arts et cultures, dans le septentrion et tout le Bénin. Elle contribue
également à la sauvegarde du patrimoine oral des peuples du Septentrion en particulier et du Bénin en général et enfin elle lutte pour l’épanouissement de l’enfant et de la couche juvénile. Depuis sa création, nous sommes plus basés sur des spectacles de conte, de musique, de théâtre, de slam, de danse parfois et pas seulement à Parakou. Nous sommes souvent sollicités pour acter ou pour accompagner en matière d’orientation et de conseil. On travaillait plus sur le patrimoine oral du peuple du nord Bénin. Par la suite, nous avons créé d’autres projets où nous avons voulu mettre l’accent sur le développement cognitif et psychomoteur de l’enfant en se basant sur les objectifs de développement durable.

Pour revenir à votre préoccupation, l’art de la marionnette étant un art de l’émotion, du visuel et une discipline exigeante qui n’exclut personne en matière d’âge, nous avons migré vers cet art pour satisfaire le troisième objectif de l’association qu’est l’épanouissement de l’enfant sans pour autant exclut les autres. Donc l’amour des figurines est d’abord né de l’amour pour l’enfant, nous voulons jouer notre partition en y apportant une valeur ajoutée au système éducatif afin de renforcer sa qualité.

Comment est-ce que vous travaillez sur le terrain ?

Nous faisons des sensibilisations, créons des spectacles de marionnettes, de contes, de théâtres et toute activité qui entre dans le cadre artistique et qui peut nous faire atteindre nos objectifs à travers des écoles, des festivals ici et ailleurs et même des colloques. Nous sommes également dans le social et cette année, beaucoup d’activités nous y attendent. Nous travaillons avec les bibliothèques, les espaces culturels, les orphelinats, les ONG qui nous sollicitent. Parfois, compte tenu des projets, nous allons vers certains.

Aviez-vous un fond de financement de quelque part pour vraiment tenir à persévérer de la sorte ?

Non, malheureusement pas. Mais c’est d’abord une question de volonté et de passion que d’avoir une association et de bien vouloir la faire tourner sans un accompagnement venant de quelqu’un. Ce paramètre fait que parfois, nous demeurons impuissants voire limités face à certaines responsabilités. Même si nous aimerions rendre un service on voit en même temps nos limites et c’est dommage. Mais on fait ce qu’on peut.

Vous étiez en Côte d’Ivoire de décembre 2021 à janvier 2022 voulez-vous dire que c’est la marionnette qui vous a offert ce privilège d’aller représenter les couleurs nationales?

Je ne veux pas le dire mais, je l’affirme et je l’assume. Oui, c’est la marionnette qui m’a fait voyager. Mais je ne sais pas si c’est le Bénin que je suis parti représenter, une chose est sûre, je me sens épanoui dans mes activités culturelles, mes voyages et autres. Ce n’est pas étonnant, je ne sais vraiment pas si je vais souvent pour représenter mon pays ; je n’ai aucun accompagnement de personnes. Je sais au moins que je pratique mon art et je le fait avec passion et amour et j’ai les résultats.

En tant que spécialiste des arts de la marionnette, j’y étais invité pour former non seulement les femmes marionnettistes mais aussi pour échanger avec les étudiants et les néo-former sur comment est-ce qu’on peut réussir à impacter sa communauté en tant que marionnettiste. Ceci était dans le cadre du festival international féminin pluriel, un festival qui promeut la femme artiste et qui s’est tenu à Abidjan et à Bouaké pour la troisième édition du 15 au 18 décembre 2021.

Après ceci j’ai été invité pour animation à la foire internationale de Treichville qui s’est également tenu du 22 décembre 2021 au 02 janvier 2022 et dont le thème était « l’artisanat face au défi de l’immigration clandestine », il y a eu aussi d’autres spectacles que j’ai faits par exemple la Noël des enfants à Abengourou, les animations à domicile à Abobo, des rencontres professionnels et bien d’autres.

Tout ce parcours je l’ai fait grâce à mon art, la marionnette et le conte ce sont des arts intimement liés.

Pourquoi selon vous les acteurs culturels et même les associations n’ont vraiment pas un accompagnement, malgré l’énergie qu’ils déploient pour travailler?

C’est par ignorance pour certains et par manque de volonté pour d’autres. En réalité le premier secteur ou domaine qui a besoin de soutien est le secteur culturel. Aujourd’hui c’est vrai, tout le monde va à la terre, nous connaissons cette culture de la terre, c’est l’agriculture. Par exemple la culture de maïs, du manioc, la culture des fleurs… ces cultures relèvent de l’art de produire les plantes, l’art de l’agriculture. Cette culture c’est l’action de cultiver la terre.

Mais la culture que nous, nous faisons c’est la culture de l’esprit, de la mentalité, du comportement de l’homme, c’est celle qui étudie sa conscience et sa subconscience voire les éléments nécessaires à son épanouissement, son rayonnement dans cet environnement. Il est alors urgent de reconsidérer ce domaine dans lequel nous mouillons le maillot. Il est également urgent de reconsidérer le processus de développement économique à travers ce secteur dans notre pays.

C’est vrai que les efforts se font remarquer vers le gouvernement mais il reste encore. Nous sommes vraiment en retard dans ce travail de valorisation, de promotion de nos talents mais aussi de notre culture.

Tout simplement parce qu’on place ces substantifs arts et culture au second mieux au dernier rang.

Dans les discours politiques ou autres, ces substantifs n’ont pratiquement pas de place. C’est dommage, comment comprendre cela ? Voyez quand il y a une activité qui doit rassembler un public on sollicite forcément un acteur culturel mais, cela ne doit pas s’arrêter là.

Considérons le soutien des associations culturelles et des acteurs culturels comme une source vitale pour le développement d’une nation. À seul on ne développe pas une nation, mais ensembles.

Avec vous, nous a vons appris à connaître cet art de la marionnette, avez-vous une précision à apporter en guise de conclusion?.

Je vous remercie de m’avoir écouté et je crois bien fermement que le meilleur reste à venir, tant qu’on continue de mouiller le maillot.
Mais il faut vraiment que les choses changent, il faut que les décideurs cessent d’évoquer brièvement le mot culture dans les discours politiques. Il faut que la politique d’accompagnement des acteurs culturels grandisse d’un cran. Nous sommes aussi des hommes, nous avons choisi ce métier afin d’aider nos semblables.
C’est dans cela que nous gagnerons notre pain quotidien spirituellement, mentalement et physiquement. Être acteur culturel est un choix et nous l’assumons tout en sachant que c’est un travail sacerdotal, nous usons le peu dont nous disposons, nous avons juste besoin de l’accompagnement, de l’attention des décideurs. Je ne parle pas que de moi, mais je généralise.

Voilà qui est claire M. Fayçal Dramane, Merci de nous avoir reçu

C’est moi

Noter ce.t post

À propos de cet auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *