RELATIONS AMICALES DANS NOS SOCIÉTÉS: Une épée à double tranchants

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Nous vivons dans un monde aujourd’hui qualifié de « difficile », à cause des actes malsains des humains. Entre les problèmes de communication, les mauvais traitements, les abus de confiance, la discrimination et la discorde de tout genre, donner sa confiance à un tiers est apparemment moins présent dans nos sociétés. Il n’y a vraiment aucune raison pour que le monde n’existe pas sous une forme harmonieuse. C’est dans ce but que le 30 juillet a été désigné journée internationale de l’amitié.

« Au demeurant, ce que nous appelons d’ordinaire amis et amitiés, ce ne sont que des relations familières nouées par quelque circonstance ou par utilité, et par lesquelles nos âmes sont liées » disait Michel de Montaigne.

Ici dans la cité des Kobourou, le mot « ami » varie d’un individu à un autre avec de petite signification en fonction du rôle qu’il doit jouer dans leur vie. Francisca et Carine en parlent: « un ami c’est quelqu’un sur qui tu peux compter, à qui tu peux tout dire et être sûr qu’il n’ira l’exposer nulle part » ; « c’est quelqu’un qui n’a aucun intérêt à être avec toi, partage tes peines et joies ».

Pour le socioanthropologue Prudent Fagnibo tisser des relations amicales génère des avantages: « lorsque tu es dépassé par un évènement de la vie, tu lui poses ce problème. Parfois l’ami dépasse nos parents. Les problèmes confidentiels sont posés à l’ami si vous lui faites pleinement confiance plutôt qu’aux parents ». En contrario, une autre frange de la population parakoise interviewée sur la question reste dubitative comme en témoignent ces avis: « Tomber sur la mauvaise personne est un calvaire c’est pire que l’enfer, il te fera voir de toutes les couleurs, d’où l’expression courante je préfère être seule que d’être mal accompagnée » disait Rahamatou ALASSANE étudiante et à Estelle DJOHOU une apprenante de renchérir : « je n’ai pas d’amis. Je peux dire que j’ai peut-être des camarades. Le mot ami est trop fort pour moi car c’est tout un engagement et les conséquences qui en découlent sont multiples. Il n’y a jamais d’ami fidèle ». Peut-être vrai. Car parfois, votre confident sans crier gare peut devenir votre prédateur. Ce témoignage d’une parakoise en dit mieux: « quand je lui présente quelqu’un, elle fait tout pour devenir ami avec la personne et joue à la gentille. Dès qu’elle obtient leur numéro, elle se met à raconter de ragots sur moi. Elle revient vers moi m’enflammer et retourne là-bas m’exposer et me dénigrer. »

Le revers de la médaille, c’est la boite de Pandore et une amitié mal gérée peut engendrer des conséquences. On n’est pas à l’abri de la trahison, la tromperie, la tricherie, la jalousie, l’égoïsme. Le socioanthropologue sans passer du dos de la cuillère affirme:  » voilà que c’est quelqu’un à qui tu as déjà livré un certains nombre de faits et quand ça ne va pas, c’est lui qui vous expose. Il parle des choses qui vous sont confidentielles. N’importe où il va il les narre parcequ’il maîtrise votre dossier. Ce n’est pas parceque nous sommes amis que nous allons tout livrer à l’ami. Il y a des choses qu’il ne faut jamais dire à l’ami. »

De toute façon, l’homme est changeant. L’allié d’aujourd’hui peut devenir le rival de demain. Alors pour Prudent Fagnibo, le choix d’un ami dépend de ses visions et de ses objectifs. « Avec le temps on apprend, avec le temps on comprend. Un homme sans ami est un soldat sans arme disait un vieux proverbe africain. Alors dans ce cas, pour se faire un ami, il est important de demander à Dieu de nous guider dans le choix de nos amis tout en ayant une confiance inébranlable en nous-même.

Hector AVIH (Stg)
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