RESTITUTION DES OBJETS D’ARTS AU CONGO: La Belgique donne le bon exemple

La Belgique n’a pas voulu attendre le coup de sifflet des autorités congolaises pour restituer les biens culturels. Le gouvernement belge a présenté ce mardi 05 juillet un portefeuille pour répertorier les objets acquis de manière « illégitime » au Congo de 1885 à 1960. Une approche globale pour préparer de potentielles restitutions sans attendre de demande formelle de la part des autorités congolaises.
Au total, 85 000 objets d’arts seront reçus par la République démocratique du Congo de la Belgique. Il s’agit notamment des statuettes, des masques et de nombreux ustensiles du quotidien, principalement regroupés à l’Afrika Museum de Tervuren près de Bruxelles.
Ils reconnaissent, preuves à lappui, que ces objets « ont été acquis dans des conditions de pillages, de massacres, de violence. Le caractère novateur de notre proposition, c’est de scinder la question de la restitution matérielle et celle de la restitution de la propriété juridique » explique Thomas Dermine, secrétaire dÉtat pour la Relance et les Investissements stratégiques, chargé de la politique scientifique belge et auteur de la proposition.Sans attendre de demande formelle de la part des autorités du pays destinataire et l’organisation d’un éventuel retour en RDC, ces objets doivent sortir du domaine public. Ils ne seront donc plus considérés comme propriétés de l’État belge, mais comme appartenant à l’État congolais, même s’ils seront conservés sur le territoire belge dans un premier temps. « Nous souhaitons entamer dans les prochains mois un travail diplomatique avec le Congo pour avancer sur l’organisation juridique, mettre en place une commission mixte belgo-congolaise » précise le Secrétaire dEtat.
Une coopération scientifique entre chercheurs belges et congolais est déjà en place, mais l’ampleur de la tâche est colossale. Il faut environ 2,5 millions d’euros d’investissement pour déterminer la provenance de tous les objets dont les conditions d’acquisition restent incertaines. Il se pose aussi, selon lui, la question de la définition du caractère illégitime des conditions d’acquisition de certains objets, qui ont pu être obtenus sans violence, mais dans le cadre d’une transaction déséquilibrée.
Déjà dès lan prochain, les conclusions de la commission parlementaire Vérité et Réconciliation sur le passé colonial belge au Congo, sont attendues.